Les itinéraires artistico-architecturaux de la période dite Liberty à Palerme (1897-1924), définie de façon plus appropriée comme la période moderniste, constituent un ensemble d’une pertinence incontestable tant pour le dévoilement de l’histoire de la ville que pour la relation à un contexte européen plus large. En effet, cette partie de l’histoire de Palerme à l’époque contemporaine appelée « Période Liberty », du moins pour une courte période — entre 1900 et 1910 — représente l’une des meilleures expressions de l’histoire sicilienne avec un calibrage international évident. Ce phénomène artistique est lié à un mouvement plus structuré de renaissance culturelle de Palerme et de la société sicilienne entre le dix-neuvième et le vingtième siècle. Il est aujourd’hui possible d’acquérir de vastes connaissances grâce à l’interrelation entre les « dépôts » documentaires (publics et privés) présents in situ et leur connexion à d’autres archives et collections dans différents contextes nationaux.

Outre le noyau de soutien culturel de l’architecte Ernesto Basile, les étudiants de son école ou ses « affiliés » actifs à Palerme (comme Ernesto Armò, SalvatoreBenfratello, Enrico Calandra, Salvatore Caronia Roberti, Giuseppe Capitò, Antonio Lo Bianco, Pietro Scibilia, Giovan Battista Santangelo) et le cénacle de peintres et de sculpteurs formé autour de Basile (Francesco Lojacono, Ettore De Maria Bergler, Mario Rutelli, Antonio Ugo, Giuseppe Enea, Salvatore Gregorietti, Ettore Ximenes, Rocco Lentini, Gaetano Geraci, etc.) seraient ainsi définis les protagonistes également de tendances qui se distinguent de celle de Basile (comme dans le cas de Vincenzo Alagna, Paolo Bonci, Filippo La Porta, Francesco Paolo Rivas, Antonio Zanca) comme faisant partie de ce phénomène Liberty palermitain désormais reconnu par la critique internationale comme la plus originale des manifestations du mouvement italien Liberty.

Afin de définir correctement le contexte, il est nécessaire de préciser que le phénomène concernait non seulement les secteurs de l’architecture, de l’art, des arts appliqués et graphiques et l’environnement culturel et social de l’époque, mais aussi l’économie et le système productif et mercantile, du système industriel d’expédition de la famille Florio à l’excellent cas de la fabrique de meubles Ducrot, du rôle des institutions de crédit à tout le secteur des usines tant de transformation mécanique que de transformation alimentaire. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui le patrimoine conserve des témoignages non seulement dans la ville de Palerme, mais aussi dans d’autres sites des environs (par exemple la Villa de Casteldaccia et Santa Flavia, les thermes de Termini Imerese de Giuseppe Damiani Almeyda et l’entrepôt portuaire, la Villa Fassini à Terrasini et l’Hôtel de Ville de Corleone).